(Citoyen américain engagé dans l'armée Britannique) 

H.W. WINDELER 

Né le 18 août 1897, il était anglais et américain à part égale, seul fils de George Herbert WINDELER et de Laura (WHELLWRIGHT) WINDELER de Boston. Il avait Trois sœurs.  

Il est surnommé Nonnie par sa famille et John par ses amis.   

Il vit et grandit en Amérique.  

A l’âge de 13 ans, il retourne en Angleterre pour entrer à Marlborough College.   

A peine à l’âge de 17 ans, on lui offre une place à Sanhuret. Mais, ses parents le trouvent trop jeune et il retourne en Amérique, où il prépare ses examens pour entrer au collège d’Harward.   

Il revient en Angleterre à l'été 1910. Il obtient une commission dans les Grenadiers Guards, avec lesquels il servira dans de nombreuses missions en France et en Flandre.  

Sa mort sera publiée au journal officiel : Second Lieutenant, 4e bataillon, Grenadiers Guards   

En 1919, Harvard délivrera le Diplôme de la guerre à Herbert Windeler et aux membres de sa classe.  

Grenadiers Guards  

C’est l’un des plus vieux et des plus fameux régiments de l’armée britannique. Formé en 1656 est appelé "Le Premier Régiment de gardes à pied", il été rebaptisé "Le Premier Régiment de grenadiers ou gardes à pieds", en l'honneur de la défaite des Grenadiers de la garde impériale française à la bataille de Waterloo en 1815.  

Le régiment a pris part aux principales campagnes de l’armée britannique depuis sa création jusqu’à nos jours.   

Il a été écrit dans un journal de Boston :  

Le simple fait que le second lieutenant Windeler ait été membre des Grenadiers Guards jouait contre ses chances de revenir vivant, blessé ou non.   

Là où les combats sont les plus intenses et la situation est la plus critique, on trouve généralement les Guards, qui, par leur esprit et leur action ont plusieurs fois su retourner les situations.   

D’après des rapports donnés à des amis de M. Windeler, le jeune second lieutenant aurait été mentionné dans les dépêches du Front et était le favori de ses frères officiers.  

Extrait du journal de Nonnie (17 novembre au 21 novembre 1917)  

  (Son journal qu’il a gardé de janvier jusqu'au 21 novembre 1917, relate le quotidien d'un jeune officier de la Garde. La formation et la santé en Angleterre, les plaisirs du sport, de la société, des théâtres, des rencontres avec Lionel HARVARD (également Grenadiers), le passage à Boulogne, la formation en France, le front, brefs instants à Paris et à Londres…)  

  •   Samedi 17  

Quitté le cantonnement 8h45 et marché avec la brigade jusqu’à Invergny environ 18 milles par la route. Arrivé à environ 1-30 P.M. Bon cantonnement. Repos tout l'après midi. Passé la soirée là et attendu jusqu'en 12.0 les ordres du bataillon.  

  • Dimanche 18  

8.15, nous laissons le cantonnement et marchons jusque Bien Villers, y arrivons à environ 3.0. Repos dans l'après midi.   

Rumeurs entendues d'un proche.  

Au lit de bonne heure.  

  •  Lundi 19  

Nous avons été intoxiqués par les gaz ce matin pendant environ une heure. Avons quitté le cantonnement à 4.0 et marché jusque Achiet-le-Petit. Arrivé vers 8.30. Pendant que nous entrions nous avons noté un grand nombre de troupes à proximité et dans le camp, on nous a dit que nous devions participer à une énorme attaque surprise sur Cambrai. Ce sera le projet le plus ambitieux jamais tenté sur ce front.   

Maintenant dans le 5ème corps.   

Général Fanshawe.  

  •   Mardi 20  

Pluie bruinante. Six divisions avec 260 tanks ont attaquées à l'aube. L'attaque a comblé nos espérances toute la journée. Cavalerie a fait environ 3000 prisonniers. Nous avons été prèts à partir pendant deux heures mais n'avons pas participé pour la 1ère partie.   

Nous pensions nous relever la nuit mais aucun ordre.  

La bruine continue.   

Moral excellent.  

  •  Mercredi 21  

Forte pluie dans la nuit puis la bruine. L'attaque allant cependant toujours bien semble piétiner du côté gauche. Avons joué aux cartes en attendant les ordres. Ordres obtenus à environ 6.0 P.M.  

Bataillon est emmené à minuit dans des autobus jusqu'à Poquieny (?) Nous devons prendre et tenir le nord le long du canal de Cambrai. Le terrain est difficile. Moment effrayant. 

Journal du Captain BRITTEN (24 novembre au 27 novembre 1917) 

Le Captain C.R. Britten commandait la Compagnie N°2 du 4th Bataillon des Grenadiers Guards.  

  •   Le 24 novembre 1917, le 4th Bataillon Grenadier Guards fait mouvement pour prendre part à l’attaque qui a déjà commencé sur Cambrai. Ce soir nous atteindrons une position K17 centrale prise par les 2nd Scotts Guards, qui étaient entrés plus loin dans le bois de Bourlon.  

La 2nd compagnie restera dans une position de batterie de 6 pouces allemande capturée. Ici les canons étaient admirablement cachés, et des dug-outs d’au moins 40 pieds de profond avaient été faits pour les canonniers, chaque homme possédait son lit. La position entière était reliée vers le haut par des galeries et partout équipée de la lumière électrique.  

Les canons avaient été retournés durant la journée par nos canonniers et faisaient feu sur les Allemands qui s'étaient sauvés sans prendre les pièces vitales.  

La compagnie N°2 a passé la nuit dans un confort peu commun.     

Les ordres pour le lendemain, 25 novembre : le bataillon devra avancer par pelotons à 200 yards d'intervalles dans l'ordre suivant : compagnie n°4, 1ère Compagnie, 2nd compagnie, 22ème compagnie. L'itinéraire allait de Graincourt à la chapelle d'Anneux. Les guides fournis par le Batalion Intelligence nous ont dirigés vers nos nouvelles positions.  

Ce mouvement a été évidemment vu par les observateurs d'artillerie Allemands, et le bataillon entier, particulièrement les pelotons arrières, a été soumis à un barrage très lourd pratiquement sur toute la distance. Le comportement du bataillon était admirable.  

Nous avons eu une chance prodigieuse, juste à la fin, moment où les tirs étaient les plus importants, - un brouillard providentiel est venu et nous a cachés pendant un certain temps de l'ennemi, il nous a permis de prendre nos nouvelles positions sans être aperçus.  

Le bataillon est maintenant dans le chemin creux, sauf la Compagnie N°2, qui a eu plus de chance en restant à l'abri dans les caves d'Anneux, car il fait maintenant très froid et il neige.  

Vers 10h30 de l’après midi, des ordres ont été reçu pour prendre position dans Bourlon Wood. Les Allemands mitraillaient énormément et nous supportions de sévères blessures. Dès qu’il a atteint le bois de Bourlon le bataillon a creusé dedans et a pris le repos qu’il pouvait dans l’humidité.   

  •   Le 26 novembre passa calmement dans ces nouvelles positions jusqu'au soir, les Allemands et à nous-mêmes malgré une belle journée, étant inactifs.  

Vers 8.30 du soir, j’ai été informé que la Company N°2 devait assurer une position importante dans le bois, car une attaque devait être menée par la 2nd Guards Brigade et une autre brigade d'infanterie à l'aube.  

Les ordres pour l’attaque ne sont pas encore arrivés, mais il semble que le rôle du 4th bataillon sera purement défensif. J’accompagnais le C.O. jusqu’au chalet dans le bois de Bourlon, là où le 2nd bataillon Irish Guards et le Line Batalion, avaient leurs commandements. Le C.O. est resté ici pour prendre les ordres d'attaque, tandis que j'étais mené par un guide jusqu’à ma future ligne.  

Le bois de Bourlon était encore à ce moment là peu endommagé, il ressemblait beaucoup à un couvert anglais avec les grands arbres et la broussaille modérément épaisse, à travers lesquels passaient des tours et des chemins encaissés. Le chalet a probablement été le pavillon de chasse d’un noble français.  

Après un trajet plutôt approximatif, nous avons atteint la ligne de front. Elle était tenue par des trous peu profonds déconnectés de 3 ou 4 hommes chacun, et aucun raccordement n'avait été établi avec les troupes du côté droit. Il n’y avait pas de 2nd ligne de défense. Une certaine quantité de tirs de mitrailleuses témoignait l'énervement de l'ennemi. Les troupes tenant la ligne étaient là depuis peu de temps et ne pouvaient fournir beaucoup d'informations, je suis donc retourné à BHQ  

En arrivant j’ai appris qu’un obus avait causé de sévères blessures à un des peloton de la 2nd Company. Je reçu des ordres pour l’attaque dans la matinée et des ordres pour prendre position sur la ligne avec la Company N°2, la N°3 restant sur la droite, et je devais établir des connections entre elles.  

Il y avait heureusement un clair de lune, et le déplacement par le bois a été accompli avec succès.  

Le 2nd Lieutenant Windeler, commandant le 7ème peloton, reçu l’ordre de sortir avec une patrouille et d’entrer en contact avec la company N°3. Il trouva une compagnie du 2nd Batalion Irish Guards qui était monté dans l'espace, entre les deux compagnies avaient pris position pour l’attaque.   

Durant toute la nuit, il a plu et neigé mais vers 4.0 du matin la lune s’est couchée et le noir dans le bois était intense. C’étaient donc des conditions très difficiles pour les Irish Guards qui de plus se trouvaient dehors dans le froid du bois. Le C.O. m'a commandé de le rencontrer au chalet où je l'ai trouvé avec le général de brigade commandant les 2 Guards Brigade. Après ça je suis retourné avec le C.O. vers la 2nd company, où il a inspecté la ligne.  

Vers 6 h du matin, l’attaque commença, la 2nd Irish Guards avançait pour l’attaque, précédée par ce qui apparu comme étant un excellent barrage. Bien qu’il fasse sans doute un peu clair en dehors, le noir dans le bois était toujours intense, et rendait la tache très difficile aux Irish Guards.  

Les 2 compagnies avancées des Irish Guards furent intimement suivies par les 2 compagnies de support avançant extrêmement bien en file. Au début peu d'opposition a été montrée par l'ennemi, et tout semblait aller bien, mais bientôt les choses n’allaient plus si bien avec les troupes sur notre gauche, beaucoup avaient été blessés par des tirs de mitrailleuses. C’était le flanc gauche des Irish Guards qui se retrouvait exposé. C’était dû à la difficulté à rester en contact malgré le peu de progression qu’il semblait avoir été faite dans le bois.   

Les Allemands nous mitraillaient maintenant fortement. Vers 1 heure de l’après midi je reçu des ordres du C.O. pour secourir le flanc gauche de la Guards Division, et les mitrailleuses furent placées sous mon commandement.  

Les troupes ne devraient pas se retirer au delà de leur ligne originale et perdre cette position élevée, j'ai désigné deux pelotons pour me déplacer de l'autre côté de la colline.  

Vers 3 heures, quand nous avons eu terminé, les allemands semblaient avancer à travers le bois sur la gauche et offraient d’excellentes cibles à nos hommes sur la ligne des 50 yards.  

Il y avait également un certain nombre d'hommes appartenant au 2nd Irish Guards. Il semblait qu’ils n’avaient pas d’officier. Je les plaçais sur ma droite et dans des tranchées peu profondes en support. Durant ce temps certains des ennemis semblaient avancer dans Fontaine mais la distance était trop grande pour un tir précis. Les avions ennemis furent plus actifs dirigeant leur artillerie dans l’après midi.  

Tout en visitant un des pelotons détachés vers 3.00 de l’après midi je fus blessé et le 2nd lieutenant Windeler, qui commandait a été tué au même moment, probablement par un sniper allemand car ils étaient maintenant en arrière dans leur lignes originales. Il resta le 2nd lieutenant Denman au commandement de la compagnie.  

Lettres de condoléances  

  • Lettre d’un prêtre catholique  

Un portrait de Windeler, alors qu'il était encore en Flandre, se trouve dans une lettre d’un prêtre catholique des Grenadier Guards à sa mère, décrivant des scènes du front, en particulier à un poste avancé lieu présentant beaucoup de danger. Cette lettre est reproduite ici pour tout ce qu'elle peut suggérer, à la place de beaucoup de paroles :   

L'officier responsable du poste, un garçon de dix-neuf ans sortit de la tranchée et a parlé à son C.O. Puis j'ai remarqué un N.C.O. nous faisant frénétiquement signe de nous coucher, et en regardant j'ai vu la cause de son alarme. Un homme seul était accroupi sur la route menant à la ligne allemande à une centaine de mètres de là. Je pouvais juste discerner sa silhouette se découpant sur le ciel nocturne. Il est venu furtivement à partir de l'arbre, marchant accroupi. Il y a eu un grand mouvement dans la tranchée, et j'ai remarqué un fusil avec sa baïonnette fixe. "Ne tire pas" a déclaré le jeune officier, dans le calme, comme si de rien n’était. Nous nous sommes tapis derrière un tas de boue et avons regardé l’homme approcher sur la route. Soudain, son bras a volé, et en criant "English Kamerad", ils se sont précipités vers les fils de fer barbelé tendu devant le poste. Quelques secondes plus tard, il était un prisonnier Wurtemberger du 169e régiment.  

Après la guerre, il y aura des événements pour lesquels on regardera en arrière avec un intense intérêt. Des moments de grand enthousiasme et des moments d'abattement, mais il y aura dans l'esprit de l’auteur de cette lettre, des souvenirs encore plus enthousiastes que suscitent ce récit. …  

  •   Lieutenant Colonel Viscount Gort  

From Lieutenant Colonel Viscount Gort,   

M.V.O., D.S.O., M.C.  

Commandant le 4ème Bataillon des Grenadier Guards  

  •  Cher M. Windeler :   

C’est avec le plus profond regret que je vous écris pour vous offrir mes plus sincères condoléances pour la perte de votre fils.  

J’aurais voulu vous écrire plus tôt mais j’ai été blessé par trois balles de mitrailleuse à la main avant de pouvoir vous écrire.  

Il a toujours été un des officiers les plus galants de mon bataillon…  

Il était extrêmement populaire parmi les officiers et les hommes et sa mort est un grand choc pour nous tous.  

Je suis heureux de pouvoir vous dire qu’il a été tué par une balle dans la tête et est mort instantanément.  

Nous l’avons enterré dans le bois de Bourlon. C’est à peu près tout ce que je peux vous dire. J’espère que vous me contacterez si vous voulez avoir d’autres informations. Son capitaine est blessé et se trouve à Londres – Captain Britten- et je pense qu’il connaît d’autres détails et qu’il se fera un plaisir de vous les donner. Le bureau des Grenadier Guards se fera un plaisir de vous donner son adresse.  

Très sincèrement,   

Gort.  

  • Soldat Lewis W. BEAN (John’s servant)  

De 19420 Soldat Lewis W. Bean  

(John’s servant)  

  

Cher Monsieur :   

C’est avec la plus profonde tristesse et sympathie pour vous que je vous écris cette lettre. Je sais que vous connaissez la mauvaise nouvelle concernant votre brave fils. J’étais son enseigne depuis son départ de l’Angleterre jusqu’en avril dernier. Ma peine est plus grande que les mots ne peuvent le dire. Il était pour moi plus un ami qu’un maître….  

….  

Je garderais de lui comme un trésor de très nombreux souvenirs…  

… il est mort instantanément, touché à la tête par la balle d’un sniper. …  

Je vous enverrai ses effets personnels dès que possible. Si je peux faire quoi que ce soit pour vous aider, j’en serais très heureux….  

  • Citation au tableau d’honneur de Marlborough Collège  

Herbert Whellwright Windeler  

Fils unique de G.H. Windeler Esq. De Boston USA (ancien élève de 1875 à 1879) était à Marlborough College (Littlefield) de mai 1911 à décembre 1914. En quittant l’école il est retourné en Amérique pour un an, puis revint en Angleterre en 1916, et obtint un engagement dans les Grenadier Guards.  

Il a servi dans le Quatrième bataillon de ce régiment et participa à plusieurs engagements dans les Flandres. Il a pris part à la Bataille de Cambrai, fin 1917, et fut tué à Bourlon Wood, le 27 novembre 1917, en défendant sa position contre des attaques allemandes répétées.  

Après la guerre  

  • 1919  

Les parents de H.W. Windeler sont venus à Bourlon et tentèrent de retrouver le corps de leur fils d’après les indications dont ils avaient connaissance. Mais leurs recherches restèrent vaines. Ils essayèrent de proposer une récompense mais, finalement, ils durent se résigner.  

Ils demandèrent au comte de FRANCQUEVILLE, propriétaire du bois, l’autorisation d’édifier un mémorial à l’endroit où devait se trouver le corps de leur fils.  

Ils vinrent sur le Mémorial jusqu’au début de la seconde guerre puis, le mémorial est resté sous la garde du comte de FRANCQUEVILLE.  

  • 2005  

Après la seconde guerre, plus de nouvelles de la famille Windeler.  

Mais, en février 2005, Sarah Hodgkinson, nièce du Lieutenant Windeler découvre l’existence de la stèle sur Internet. Elle explique que les parents du lieutenant terrassés par la douleur n’ont plus jamais prononcé le nom de leur fils. Une des sœurs d’Herbert accompagnait ses parents jusqu’à Bourlon mais attendait dans la voiture en bordure du bois. Elle ne connaissait pas l’existence de la stèle.  

Sarah et son mari viennent à Bourlon en février 2005 et pose une nouvelle plaque sur la stèle.  

Rendez-vous est pris pour novembre, le week-end du 26 et 27, anniversaire de la mort du Lieutenant.  

  • Le week-end des 26 et 27 novembre 2005  

D’abord un dépôt de gerbes sur la stèle dans le bois, puis une visite à l’école Victor Hugo pour inaugurer les jeux d’extérieur offerts aux enfants par la famille Windeler.  

Un après-midi goûter à la salle polyvalente…moments très émouvant de convivialité entre les représentants de la famille Windeler et la population du village.  

Le dimanche matin, une cérémonie en l’église Saint Martin en hommage au Lieutenant Windeler, suivie d’un dépôt de gerbes au monument aux Morts avant de se retrouver tous ensemble à la salle polyvalente pour un dernier moment de convivialité  

La famille Windeler remmettra à cette occasion à la mairie de Bourlon le sabre de cérémonie du jeune Lieutenant.  

  • 2006 

En décembre 2006, John Robertson, neveu du lieutenant Windeler vient à Bourlon.   

Un dépôt de gerbe sur la stèle du lieutenant. Une cérémonie à la mairie de Bourlon, l’occasion de voir le sabre du Lieutenant mis sous cadre et pour Bourlon l’occasion de remercier une nouvelle fois la famille pour ce don. 

  • 2011 

En mai 2011, Judy PRALLE, nièce du Lieutenant Windeler, viendra à son tour honorer la mémoire du Lieutenant. Elle remettra à la mairie un rosier blanc, couleur pour le souvenir nous dira-t-elle, qui sera planté près du monument aux Morts.  

Aujourd’hui la stèle, située dans le bois de Bourlon, demeure sous la garde du comte de Francqueville. 

 

Private 227373 Monmouthshire Regiment – 29th division 

Private OLIVER BOWEN

Il est né à Pentrepoeth, Llanelly, Angleterre en 1894.  

Sa mère se nommait Sarah Ann et son père Daniel Bowen travaillait dans les mines d’étain.  

Il avait quatre sœurs : Eliz (1888) ; Margaret (1892) ; Sarah Jane (1896) ; Oliven (1900) et deux frères : Edgar (1899) ; Ioor (1890) ;   

Il s’est engagé à Newport Mon et a servi dans le 1st Monmouthshires rattaché à la 29th division.  

À l’origine, Oliver BOWEN devait combattre sur le front dans la région de Masnières. Après l’anéantissement de la 40 th division, on a fait appel à des volontaires sur l’ensemble du front pour venir combattre à Bourlon et c’est ainsi qu’Oliver BOWEN s’est retrouvé dans le bois de Bourlon.  

Il est décédé le 22 novembre 1917. Probablement dans les tranchées en bordures du bois face à Fontaine-Notre-Dame.  

Il n’a pas de sépulture connue, son nom est inscrit sur les plaques du Mémorial de Louverval.  

Monmouthshire Regiment 29th Division   

Le neveu d’Oliver BOWEN, Huw RODGE, venait régulièrement à Bourlon. Il se promenait dans le bois pour honorer la mémoire de son oncle.  

C’est ainsi qu’il a fait connaissance avec M. le Comte Pierre de FRANCQUEVILLE.   

Il lui a fait part de son souhait de poser une plaque commémorative sur un arbre.  

Le comte Pierre de FRANCQUEVILLEfit alors ériger une stèle au bord du chemin du Pont Rouge, au cœur du bois.    

La plaque originale, métallique, a été dérobée en avril 2007.  

L’association Mémoire et Patrimoine en refit faire une identique.  

Inaugurée lors de la cérémonie du 11 novembre 2007 par Jean Luc BOYER, maire de Bourlon et Robert CORETTE, président des Anciens Combattants de Bourlon, elle a été reposée sur la stèle le 17 novembre 2007.  

C'est aussi en 2007 qu'Huw Rodge fournit une photo d’Oliver BOWEN. 

Une nouvelle plaque métallisée, représentant le soldat fut ajouté à la stèle. 

Private PERCIVAL GEORGE WILLIAMS

Private PERCIVAL GEORGE WILLIAMS

Merci à Mme Valérie MITCHELL, petite fille de P. WILLIAMS pour les renseignements suivants.

  •  Percival George WILLIAMS

P. Williams est né à Rotherhithe en 1885.  
Il se porte volontaire le 25 octobre 1915 à l’âge de 31 ans. Il est alors marié avec Rose Eliza et a deux enfants George Arthur et Ethel Edith. 
 
Après l’examen médical, il est affecté au R.A.M.C. (Corps Médical) en tant que brancardier. 
Il fait parti du 137e Field Ambulance (Ambulance de campagne) attaché à la 40th Division « The Bantams ». 
 
Il a gagné lors de la bataille, la médaille de la bravoure.  
Il sera démobilisé en 1919 et rejoindra sa femme et ses deux filles. 
 

  • P. WILLIAMS et Bourlon Wood 

Le parcours de Percival Williams a été établi par sa petite fille Valérie Mitchell. 
 
Il arrive en France, au Havre, le 4 juin 1916. Cantonné dans un premier temps à Lucheaux, la 40th division marche ensuite jusqu’à Beaumetz-les-Cambrai où elle doit recevoir des ordres pour la prochaine bataille. 
P. Williams tombe malade en décembre 1916 et est admis à l’hôpital d’Abbeville. En janvier 1917, il est en convalescence à Cayeux. Il rejoint le camp de base du R.A.M.C., à Rouen, le 19 janvier et le 137e Field Ambulance le 23 janvier 1916. 
 
P. Williams et Bourlon Wood 
Le 22 novembre, la 40th division, alors à Havrincourt, reçoit l’ordre de relever la 62th en vue de l’attaque du bois de Bourlon le lendemain. 
Les routes sont tellement encombrées par les chariots, les camions, les voitures et les hommes que les Bantams mettront 15 heures pour parcourir les 16 kilomètres entre Havrincourt et Anneux. 
Partant d’Anneux, ils doivent progresser d’abord sur une longue pente d’environ 1000 mètres avant d’atteindre le bois. Tout ceci sous de terribles bombardements et les tirs de mitrailleuses.  
 
P. Williams se retrouve lui à Graincourt dans un RAP (Regimental Aid Post) ou au CP (Collecting Post). 
La ligne d’évacuation des blessés est opérationnelle le 23 à 9h30. L’attaque des tanks et de la 40th débute à 10h30. 
Les blessés commencent à arriver aussitôt et le flot reste ininterrompu jusqu’ à leur relève le 25-26 novembre. 
En raison de la configuration du terrain, il avait été impossible d’amener les voitures jusque dans le village et les brancardiers avaient une très longue distance à parcourir pour évacuer les blessés. Aussi, certains d’entre eux durent patienter du 24 à 11h30 jusqu’au 25 à minuit. Ceci dans des conditions terribles : ils attendaient dans des granges ouvertes à tout vent et il neigeait. 
 
Le 26 novembre : les Allemands, ayant repris Fontaine-Notre-Dame, avancent… Il est donc décidé que le poste de secours évacue Graincourt avec les blessés. 
P. Williams se porte volontaire pour rester aux cotés d’un soldat très sérieusement blessé et jugé intransportable. 
Mais, le blessé ne voulait pas « attendre d’être fait prisonniers par les Allemands, ou pire, d’être tué par eux ». Après quelques discussions entre le blessé et le brancardier, ils partent, P Williams portant le blessé. Ils suivirent probablement un chemin balisé qui longeait la route Cambrai Bapaume. Ils réussirent à rejoindre les lignes Alliées. 
Le blessé survécut et P. Williams et lui continuèrent à se voir régulièrement après la guerre. 
 
P. Williams obtint la Military Medal of Bravery (Médaille militaire de la Bravoure) pour son acte. Elle lui fut remise le 28 janvier 1919. 
Il est démobilisé le 22 janvier 1919 et il reçoit la British War Medal et la Victory Medal (Médaille de guerre britannique et médaille de la victoire) en 1921. 
Une copie de ces médailles seront remises à Jean-Luc Boyer, maire de Bourlon, lors des cérémonies organisées pour le 90ème anniversaire de la bataille de Cambrai le 26 novembre 2007. 
 

  • Les Bantams 

Par Valérie MITCHELL
Les « Bantams », littéralement « Coqs nains » : la division des « Petits coqs ». Elle était composée d’hommes de taille inférieure à la taille réglementaire de l’armée britannique. 
Durant deux jours (23 et 24), la 40th se bat férocement dans le village et le bois. Lorsqu’elle quitte la première ligne, le 25, elle a perdu 172 officiers et 4 017 hommes. Elle retrouvera la première ligne après un peu de repos. 
Après ces durs combats, en souvenir de Bourlon Wood, les Bantams rajouteront une feuille de chêne à leur emblème. 
Après la guerre, la division offrit au village le maître autel de l’église. Une plaque commémorant ce don se trouve dans la nef, à gauche de la porte principale. 

  • Field Ambulance 

Par Valérie MITCHELL
Unité comprenant 241 hommes : médecins, brancardiers, cuisiniers,… 
Équipement : tentes, instruments chirurgicaux, médicaments, appareils, dressing, … 
Conçue dans l’idée d’une guerre mobile, elle dispose de ses propres chariots à chevaux ambulances et de voitures motorisées ambulances. 
A chaque division est attachée trois unités de Field Ambulance (Ambulance de campagne) autonomes. Lors des périodes de repos, chaque Field Ambulance est responsable du regroupement et du traitement de la brigade qu’elle suit. 
 
Organisation des secours lors d’une attaque 
Avant l’attaque :  
1/3 des effectifs du Field Ambulance préparent des chemins balisés par des drapeaux fléchés qui permettront aux blessés pouvant marcher de trouver leur chemin jusqu’au M.D.S. (Station Principale de « triage » des blessés). 
Durant l’attaque :  
Les blessés sont évacués suivant une organisation très précise. 
Sur le terrain, des brancardiers « ramassent » les blessés et aiguillent ceux qui peuvent encore marcher. 
Après l’attaque 
Des recherches sont effectuées sur le terrain afin de localiser les blessés restants, qu’ils soient allemands ou alliés. 
 
Citation de Mme Valérie MITCHELL au sujet des brancardiers : 
“...did not carry weapons or ammunition. He witnessed the full horror of the wounded, the dead and the dying.” 
« … ils n'ont pas porté des armes ou des munitions. Ils étaient témoins de la pleine horreur du blessé, de la mort et des mourants »

 

Private RICHARD THOMAS

Il servait dans le Royal Welsh Fusiliers en tant que brancardier. 
Il est décédé le 24 novembre 1917 à Bourlon Wood. 
Son nom figure sur les plaques du mémorial de Louverval.

Les quelques renseignements connus sur ce soldat ont été fournis par un neveu en visite dans le bois de Bourlon le 25 avril 2009.

 

Captain WALTER NAPLETON STONE

Il est né le 7 décembre 1891 à Blackheath, South East London, Angleterre. 

Le capitaine Stone était affecté au 3e Bataillon, attaché au 17e bataillon des Royal Fusiliers.  
 
Il a reçu la Victoria Cross pour son action au bois de Bourlon le 30 Novembre 1917.  
«Pour sa bravoure alors qu'il commandait une compagnie dans une position isolée 1.000 yards en avant de la ligne principale, et donnant sur la position ennemie. Il a observé l'ennemi se massant pour une attaque, et a donné des informations précieuses au quartier général du bataillon. L’ordre lui a été donné de se retirer, en laissant une arrière-garde pour couvrir le retrait. L'attaque s’étant développée avec une rapidité inattendue, le capitaine Stone a envoyé trois pelotons en arrière et est resté avec l'arrière-garde. Il se tenait sur le parapet avec le téléphone sous un bombardement terrible, observant l'ennemi et envoyant des informations précieuses avant de faire couper le fil. L'arrière-garde fut finalement encerclée et coupée en morceaux, et le capitaine Stone s’est battu jusqu’au bout avant d’être touché à la tête. Le sang-froid extraordinaire de cet officier héroïque et l'exactitude de son information a permis de prendre des dispositions juste à temps pour sauver la ligne et éviter une catastrophe. Les restes du capitaine Stone n'ont jamais été retrouvés. » 
(bio par:... Paul F. Wilson ) 
 
Son nom figure sur les plaques du mémorial de Louverval.

 

Lance Caporal JOHN WILLIAM JONES

  

John William JONES

Né en Angleterre en décembre 1885. 
Il était marié avec Sophia et avait trois enfants. 
Il faisait partie du 12e bataillon South Wales Borderers de la 40th Division. 
Il est décédé le 22 novembre 1917 dans le bois de Bourlon, à l’âge de 32 ans. 
 
Sa femme reçue les informations suivantes :  
Décédé pendant l’attaque du Bois de Bourlon, il y fut enterré.  
 
Après la guerre, son corps ne fut pas retrouvé. 
Son nom figure sur les plaques du Mémorial de Louverval 
 
 
 
Une photo de famille fut prise à la fin de sa permission, juste avant qu’il ne monte dans le train qui devait le ramener sur la ligne de front.  
A droite de la photo, Lily, la plus jeunes de ses filles âgée de 5 ans. 
 
Le 2 juillet 2010, Lily alors âgée de 98 ans, fera le déplacement jusqu’au bois de Bourlon pour rendre hommage à son père. 
 
Des recherches faites par Lily indiquent que le lance Caporal Jones est tombé dans le chemin creux qui part à droite de l’actuel monument du Maquis. Lily déposa une gerbe à environ une vingtaine de mètres du monument. 


JW JONES et Bourlon Wood 

20 – 25 novembre : les combats du 12e bataillon 
 
Le 20 Novembre 1917 a marqué le début de la grande bataille de Cambrai, dans laquelle le 12e bataillon de la 40th Division a montré une grande détermination.  
Le deuxième jour, deux divisions, situées au nord de la ligne de combat, entre le village de Bourlon et le bois ont tenté de progresser pour consolider les positions déjà acquises. Malheureusement, cette attaque a échoué.  

Le lendemain soir, 22 novembre, une nouvelle attaque est lancée, son objectif était la lisière nord du bois, à l’est du village et la partie orientale du village lui-même. 
Les tranchées à l’extérieur du bois ont été facilement passées. À l’intérieur du bois, les allemands offraient une résistance beaucoup plus forte mais furent tout de même repoussés à la baïonnette. De violents combats avaient aussi lieu sur la route en contrebas. Malgré la forte résistance allemande la lisière du bois a été gagnée et un premier pas avait été fait dans le village. 
Malheureusement, la 51th division, à droite, n’avait pas réussie à progresser aussi loin. Lors de la violente contre-attaque allemande, vers 1h, les hommes durent reculer. Dans l’après midi, deux compagnies du 18e bataillon du Welch Regiment sont arrivées en renfort. Une contre-attaque a été organisée et a permis de regagner un peu de terrain. Les hommes réussirent à sécuriser leur position dans la partie Nord du bois et repoussèrent plusieurs attaques durant la nuit. 
Mais, le lendemain matin, l’ennemi s’avança avec une telle force qu’il ne put être retenu. De plus, un tir de barrage de l’artillerie lourde força les troupes britanniques à reculer à nouveau. À la fin de ce tir d’artillerie, le bataillon, renforcé par deux compagnies du Argyll and Sutherland Highlanders et par les 15e hussards à pied, récupérèrent leur ancienne ligne. De très violents combats ont continué mais les positions ont été tenues dans le bois et dans le village. 
Le lendemain, le 25 Novembre 1917, une nouvelle attaque a été faite par le 12e bataillon appuyée par l’artillerie. Peu de progrès en ont résulté.  
Dans la soirée, la 61e Division devait relever la 40th. Vers 10 heures, comme le duc de Wellington 2nd/6th du régiment est arrivé pour prendre le relais du 12e, les Allemands tentèrent une nouvelle avance. Malgré la violence de cette nouvelle attaque le 12e bataillon a résisté. 
Le 12e Bataillon a remporté un grand honneur pour lui-même au bois de Bourlon. Durant les trois jours de combat, le bataillon avait perdu 123 hommes tués et disparus, et 12 officiers et 243 hommes blessés, un total de 386 victimes de tous les grades. 
Il a été récompensé par deux DSO, six MCs, six RDR, et onze MMS.  
 

2 juillet 2010 : Visite de Lily BARON, fille de John William JONES
 

Elle déposera une gerbe dans le bois, à l’endroit approximatif où serait tombé son père. 
 
Elle visitera l’église de Bourlon et y découvrira avec beaucoup d’émotion l’autel offert par la 40th division ainsi que la plaque commémorative. 
 
Son périple se terminera au mémorial de Louverval où elle déposera une nouvelle gerbe au pied de la plaque portant le nom de son père.

 

GEORGE WILLIAM BRURDET CLARE

  

George William Burdett CLARE 
 

Il est né à St Ives, comté d’Huntingdon, le 18 mai 1889. 
Plus tard il vécut à Chatteris dans le comté de Cambridge, au 12 Burnsfiel Street. Il quitta probablement l’école à l’âge de 12 ou 13 ans. Il y eut un autre fils dans la famille : C.E. Clare. 
George travailla durant une courte période avec un entrepreneur comme conducteur de charrette tirée par un poney avant de travailler chez un vétérinaire. 
Connu par certains sous le nom de Billy, Clare avait une très belle voix. On le réclamait très souvent pour qu’il offre ses services au chœur de l’église et lors des concerts locaux, y compris les Yeomanry smoking concerts. Il devint membre de la troupe de Chatteris de l’Imperial Yeomanry du comté de Bedford, dans laquelle il resta 8 ans.  
Sa principale fonction semble avoir été celle de valet d’écurie 
 
Le 29 janvier 1914, il signa un engagement dans la National Reserve. Il vécut avec ses grands parents dans une maison d’Anchor Street ; après sa mort, la rue porta son nom. Lorsque la guerre a éclaté, Clare s’engagea à nouveau. Il fut chargé de pourvoir l’armée en nouveaux chevaux.  
Finalement il rejoignit le 5th (Royal Irish) Lancers et mourut au champ d’honneur le 28 novembre 1917 
Son corps ne fut jamais retrouvé. Le nom de ce vaillant soldat figure sur le mémorial de Louverval. 
 
Tous ses frères d’armes furent d’accord pour donner la même cause de la mort du héros : un geste de dévouement, un acte de charité sublime. 
 
(D’après Gérald Glinddon : Cambrai 1917 – VCs of the first World War). 
 

Le 5th Royal Irish Lancers 

Le 5th Royal Irish Lancers était un régiment de Cavalerie de l’armée britannique formé en 1689. 
Lorsque la première guerre mondiale a débuté, ils firent partie du Corps expéditionnaire britannique. Leur action fut continuelle tout au long de la guerre. 
Dissous en 1922 en raison de la création de l'État libre d'Irlande, ils ont été fusionnées avec la 16th The Queen's Lancers pour devenir 16th/5th Queen's Royal Lancers. Régiment qui, lui aussi, a été amalgamé avec le 17th/21st Lancers pour former le Queen's Royal Lancers en 1993. 
 

GWB CLARE et Bourlon Wood 

Il acheva sa jeunesse et sa vie à Bourlon, le 28 novembre 1917 
 
Durant la soirée du 27 novembre 1917, le 5th Lancers arriva à Bourlon et établit son QG au château. Les Lancers relevèrent une compagnie de 27th West Yorkshire Regiment, de la 62nd Division. Ils occupèrent la ligne de soutien à environ150 yards au nord du bois.  
 
Le lendemain, 28 novembre, de nombreux avions ennemis survolèrent Bourlon à très basse altitude. Ce jour là, à 16 heures, les Lancers reçurent l’ordre de monter jusqu'à la ligne de front pour relever les hommes du Oxforshire Yeomanry. Dans les remous de la bataille des témoins ont pu suivre les traces du Lancer George William Burdett Clare jusqu'à sa mort.  
 
Aussi, le lieutenant colonel Cape a-t-il pu, dans une lettre adressée aux parents de la victime, relater les événements tragiques en insistant sur la remarquable et brillante activité, sur l’absolu dévouement de son soldat. 
 
 
« Votre fils fut détaché comme brancardier quand une partie de son régiment mit pied à terre pour occuper la première ligne de tranchées dans le bois de Bourlon. Pendant tout le temps que nos hommes furent là, les Allemands maintinrent le bombardement continu d’obus à gaz qui causèrent, je regrette de le dire, un certain nombre de victimes. Inlassablement votre fils s’exposa avec intrépidité aux obus, aux balles de fusils, de mitrailleuses pour soigner les blessés, les transporter jusqu’au poste de secours à quelques 500 Yards à l’arrière. A un moment donné, tous les soldats qui composaient une garnison d’un poste isolé à environ 150 Yards du flanc de notre position furent touchés. Votre fils quitta la tranchée principale où il était, traversa en courant la zone balayée par des projectiles de toutes sortes et il s’occupa de tous ces blessés. Puisqu’il était le seul valide ici, il assuma la mission de surveillance du poste en attendant que les secours se chargent de cette tache. Quand ils se présentèrent, votre fils transporta le blessé le plus sérieusement atteint (lance caporal Glascoe) en lieux sur, le plaça contre un arbre tombé. Puis il se mit en quête d’un brancard et d’une ambulance. Dès sont retour, il transporta le non-officier au poste de secours avec l’aide de ceux qu’il avait secourus. Arrivé là, il appris que les allemands avaient arrosé le bois d’obus à gaz. Comme le vent venait de cette direction, le gaz se propageait sur la hauteur et il constituait un grave danger : il risquait d’attendre les troupes de la première ligne. Votre fils, donc, à son retour du poste de secours, parcourut la première ligne, commença vers la droite et, en personne, avertit tous les postes sans aucune exception, le long de toute la ligne, du danger qu’ils encouraient. Ainsi il donna aux hommes amplement le temps de mettre le masque, ce qui permit de sauver de nombreuses vies. Durant le temps qu’il descendit la ligne, il était, tout le temps, complètement exposé aux obus, au tir des fusils et des mitrailleuses mais il réussit dans son entreprise sans être touché. 
Ce fut, hélas ! Quelques heures plus tard, qu’un obus explosa près de lui, le tuant sur le coup. 
Je suis sur que vous reconnaîtrez avec moi qu’une telle conduite mérite les plus grands honneurs. Je joins une copie d’une lettre que je reçus du général Greenly, le général commandant la 2nd Cavalry Division à laquelle appartient le régiment. J’espère que nos efforts pour obtenir la récompense la plus convoitée seront couronnés de succès et que vous pourrez la recevoir comme souvenir inoubliable du très vaillant soldat que fut votre fils. En tout cas, si nous échouons, sachez que la conduite de votre fils est un magnifique exemple, non seulement pour le régiment qui l’a connu mais aussi pour ceux qui entendirent parler de ses exploits. J’organise une cérémonie pour tout le régiment afin de lire à haute voix la lettre du général Greenly.» 
 

La Victoria Cross 

Elle lui fut décernée à titre posthume. 
Le 2 mars, ses parents qui vivaient à Plumstead, London, se présentèrent avec la médaille à Buckinggham Palace où ils furent reçus pas le roi. Celui-ci leur serra la main et leur dit : « Il est inutile de vous signaler que le suis désolé de ne pouvoir présenter ceci (il regardait la Victoria Cross) personnellement à votre fils. Je m’associe à votre douleur pour la perte de votre fils mais sachez qu’il est mort en vaillant soldat pour la défense de sa patrie. » 
« Alors, souligne le père de G.W.B. Clare, le roi m’offrit la Victoria Cross. A nouveau, il nous serra la main et nous nous retirâmes. Sa majesté était une personne tout à fait simple, elle nous parlait comme à des amis de sorte que nous éprouvâmes une sensation de fierté d’avoir un tel roi. »

 

Lieutenant SAMUEL LEWIS HONEY

Il est né à Comm, Ontario en 1894 fils du Reverand George Edward Honey and de Metta Blaisdell.  
Il était instituteur lorsqu’il a répondu à l’appel aux armes.  
 
Il a rejoint l’armée le 22 janvier 1915. Il a obtenu la médaille militaire le 22 février 1917 alors qu’avec son peloton il attaquait des tranchées allemandes sous un lourd feu de grenades.  
Il a aussi combattu à Vimy où il a gagné la médaille de Leadership pour sa façon de maintenir le moral des troupes.  
 
A 24 ans, il est un lieutenant du 78e Bataillon du Corps expéditionnaire canadien lorsqu’il obtient le 27 septembre 1918, la Victoria Cross au Bois de Bourlon.  
« Après que tous ses chefs soient dans l’incapacité de commander, il prit le commandement des troupes et poursuivit l’attaque pour atteindre l’objectif.  
Lorsque sa compagnie se trouva sous un tir d’enfilade, il fit lui-même une reconnaissance et localisa le nid de mitrailleuse. Il fit 10 prisonniers et récupéra les armes. Plus tard, après avoir repoussé des contre-attaques ennemies, il prit un autre nid de mitrailleuses. Il continua à diriger son bataillon avec beaucoup d’audace et de courage.  
Il mourut de ses blessures le dernier jour de l’attaque de son bataillon. »  
 
Le roi Georges V lui a décerné la Croix de Victoria à titre posthume.  
Samuel Lewis Honey est enterré au cimetière de Quéant dans le Pas de Calais.